SUD OUEST : Une appli créée en Gironde pour s’inscrire sur une liste de vaccination chez son pharmacien

MeSoigner.fr, basé à Bègles, propose une plateforme inédite de réservation de vaccination dans les pharmacies, avec possibilité de choisir son vaccin

Se faire vacciner dans une pharmacie ? C’est aussi possible, sans ordonnance, pour peu que celle-ci dispose de vaccins et que vous soyez éligible, c’est-à-dire pour l’heure âgé de plus de 55 ans. Mais, « plutôt que d’aller chercher votre dose partout », comme dit Amaury de Chalain, la start-up béglaise MeSoigner.fr, dont il est le cofondateur, propose une plate-forme inédite de réservation en ligne pour 1 000 de ses pharmacies adhérentes en France. Mieux, sur fond de défiance à l’égard de l’AstraZeneca, les volontaires ont depuis une semaine la possibilité de choisir leur vaccin.

Si le manque de vaccins est notoire, l’initiative a le mérite de placer les patients sur une liste d’attente sécurisée après moulinage des données recueillies, en recoupant âge et facteur ou non de comorbidité. Et tout le monde peut s’inscrire, jeunes bien portants compris : arrivera bien un moment où les pharmaciens seront en capacité de les vacciner. Lancé le 15 mars, l’onglet vaccination du site, décliné sur une application mobile, a enregistré en un mois quelque 119 000 demandes de préinscription.

« On sécurise notre patientèle »

Le site n’est pas né de la dernière pluie : lancé en 2013 par Amaury de Chalain, spécialiste marketing, et Xavier et Christine Mosnier-Thoumas, des pharmaciens installés à Saint-Médard-en-Jalles, MeSoigner.fr, fort d’une vingtaine de salariés, est « leader des sites internet autorisés à la vente en pharmacie » et développe diverses solutions digitales pour les officines.

C’est dans la continuité d’une expérience identique pour les tests antigéniques, avant les fêtes, que MeSoigner.fr s’est placé sur le créneau des vaccins. Avec le souci d’anticiper, « la pénurie comme le moment où il aura des doses », poursuit Amaury de Chalain. Car, en pharmacie, les clients « sont demandeurs de réponses, ils bataillent pour avoir des places un peu partout », abonde son associé Xavier Mosnier-Thoumas. « On leur explique ce qu’on peut leur apporter, et, d’une certaine manière, on sécurise notre patientèle. »

27 % déclinent l’AstraZeneca

Précision notable : pour l’heure, seul l’Astra Zeneca peut être administré en pharmacie, en attendant ceux de Pfizer et Moderna. Le site n’est pas en mesure de fixer des échéances de mises à disposition, les pharmaciens non plus, mais, depuis une semaine, MeSoigner.fr propose aux volontaires de choisir, et donc d’éliminer, un ou plusieurs vaccins dans la liste. En arrière-plan, la controverse autour d’AstraZeneca, qui pourrait être rejoint par Johnson & Johnson, lui aussi annoncé sous peu en pharmacie.

« C’est un vrai sujet de santé publique. On s’est posé la question d’un point de vue éthique. On ne rentre pas dans cette polémique, mais des gens en ont peur et se désinscrivent des listes d’attente. Des pharmaciens nous l’ont fait remonter. Que ce soit raisonné ou non, le plus important, c’est de se faire vacciner pour le bien commun. Et que les gens restent sur les listes », justifie Amaury de Chalain. En cinq jours, 12 071 personnes supplémentaires se sont inscrites, 27 % déclinant l’AstraZeneca.

SUD OUEST – avril 2021